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Donation à l’étranger et droit français

Le cas suivant illustre les enjeux civils et fiscaux d’une donation familiale transfrontalière. il s’agit d’un couple français résidant au royaume-uni, prévoyant de transmettre une partie de son patrimoine à ses enfants, également expatriés, tout en anticipant un futur retour en france. Monsieur et Madame Bhé, de nationalité française, résident au Royaume-Uni avec leurs deux enfants majeurs. Le couple détient 1 000 000 € de titres financiers déposés en Suisse et souhaite donner 500 000 € à chacun de leurs enfants, également résidents britanniques. La donation serait formalisée au Royaume-Uni, sans intervention d’un notaire français. Les époux Bhé envisagent toutefois de retourner vivre en France à la retraite. Par ailleurs, un retour en France de l’un des enfants ne peut être exclu. Observation fiscale en droit français En droit fiscal français, les donations antérieures sont prises en compte pour le calcul des droits de mutation à titre gratuit, même lorsqu’elles

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Impact de l’évolution législative sur les détenteurs de crypto-actifs en France

L’évolution législative en France concernant les crypto-actifs, notamment dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025, interpelle les détenteurs de crypto-actifs. Ce projet envisage en effet d’intégrer en droit français les dispositions de la directive « DAC8 » adoptée le 17 octobre 2023 par le Conseil de l’Union européenne. À compter du 1ᵉʳ janvier 2026, les prestataires de services sur crypto-actifs (« PSCA ») seraient tenus de déclarer directement auprès de l’administration fiscale française les transactions sur crypto-actifs réalisées par leur intermédiaire pour le compte de tiers. De surcroît, l’administration fiscale dispose d’outils sophistiqués comme le data mining pour renforcer ses contrôles fiscaux, en particulier sur les plateformes étrangères. Dans ce contexte de durcissement de la législation fiscale, et en l’absence d’exit tax sur les crypto-actifs, certains détenteurs de cryptos s’informent en vue de s’expatrier sous des cieux plus crypto friendly et plus cléments fiscalement. La Suisse

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Interprétation de l’article 4 §6 b de la convention France-Suisse

L’article 4, paragraphe 6 de la convention fiscale entre la France et la Suisse du 9 septembre 1966 précise : “N’est pas considérée comme résident d’un État contractant au sens du présent article […] b) Une personne physique qui n’est imposable dans cet État que sur une base forfaitaire déterminée d’après la valeur locative de la ou des résidences qu’elle possède sur le territoire de cet État.”   À première lecture, cette disposition pourrait sembler viser les contribuables suisses imposés d’après la dépense. Mais cette interprétation ne résiste pas à l’analyse historique.   Les premières relations conventionnelles entre la France et la Suisse remontent à 1953. Lors de la renégociation de cette convention en 1966, la France a souhaité revoir une disposition qui limitait sa capacité à imposer des personnes domiciliées en Suisse mais disposant d’une résidence secondaire en France. Ce dispositif s’appuyait sur une évaluation forfaitaire des revenus fondée

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Fonds immobiliers en Suisse : direct ou indirect ?

En Suisse, le cadre juridique distingue deux grandes catégories de fonds immobiliers : les fonds directs et les fonds indirects. Cette distinction emporte des conséquences fiscales significatives, qui doivent être prises en compte dès la structuration de l’investissement. Selon l’objectif patrimonial poursuivi, le choix de l’une ou l’autre formule peut produire des effets très différents. La détention des actifs immobiliers peut s’effectuer selon deux modalités. Dans le cas d’un fonds à propriété directe, les actifs sont détenus directement par le fonds. À l’inverse, un fonds à propriété indirecte recourt à une structure dans laquelle les investisseurs détiennent des parts sociales représentant une fraction des actifs gérés. Sur le plan opérationnel, cette distinction n’a pas d’incidence sur les modalités d’acquisition des parts ni sur leur enregistrement comptable. Sur le plan fiscal, les écarts sont substantiels. Les fonds directs sont soumis à une imposition directe au niveau du fonds, ce qui signifie

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Délai de reprise porté à dix ans pour les contrôles liés à la résidence fiscale à l’étranger

La loi de finances pour 2025, adoptée par l’Assemblée nationale le 5 février, introduit une évolution majeure en matière de contrôle fiscal des contribuables non-résidents : le délai de reprise de l’administration fiscale est désormais étendu à dix ans (plus l’année en cours) en cas de remise en cause de la domiciliation fiscale à l’étranger. Une mesure visant les fausses déclarations de non-résidence Cette réforme répond à une problématique identifiée de longue date : certains contribuables déclarent à tort une résidence fiscale hors de France afin d’échapper à l’imposition sur leurs revenus, leur patrimoine ou leurs transmissions. Or, démontrer le caractère fictif de cette non-résidence nécessite, selon le législateur, des investigations longues et complexes, souvent incompatibles avec le délai de reprise de droit commun fixé à trois ans. Le législateur a ainsi estimé que l’allongement du délai était justifié dans ces situations, à l’instar de celui déjà applicable aux omissions

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Les obligations de représentation fiscale pour les non-résidents

Avant toute vente immobilière en France par un non-résident, une étape clé est souvent méconnue : la désignation d’un représentant fiscal. Sans lui, la transaction peut être bloquée ou retardée. Cette obligation légale vise à garantir la bonne déclaration et le paiement de l’impôt lié à la plus-value. Dans quels cas la représentation fiscale est-elle obligatoire ? La loi prévoit plusieurs situations où le non-résident doit désigner un représentant fiscal lors de la vente d’un bien situé en France : lorsque le prix de cession est supérieur à 150 000 € ; lorsque le bien est détenu depuis moins de 30 ans ; lorsque la société cédante a son siège en dehors de l’Union européenne ou de l’Espace économique européen (hors Liechtenstein). Ces conditions concernent aussi bien les particuliers que les sociétés. Elles visent à garantir que la plus-value immobilière générée par la vente sera correctement calculée et imposée. Dans

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Le représentant fiscal, en pratique

Avant une vente immobilière en France par un non-résident, le représentant fiscal n’est pas un simple relais. Il vérifie, atteste et engage sa responsabilité aux côtés du vendeur. Son intervention évite des retards dans la vente et évite les risques fiscaux. Un intermédiaire responsable, pas seulement un mandataire Le représentant fiscal est responsable solidairement avec le vendeur du paiement de l’impôt sur la plus-value immobilière. En cas d’erreur de calcul, d’oubli d’un justificatif ou de mauvaise application d’une exonération, l’administration peut se tourner vers lui. Cette responsabilité change la nature de la mission : il ne dépose pas seulement un formulaire CERFA, il garantit la conformité de l’opération. Pour le vendeur, cela se traduit par moins d’aléas et une transaction plus fluide. Ce qu’il vérifie, concrètement Au-delà du dépôt, la mission repose sur une série de contrôles techniques. Parmi les points passés en revue : La durée de détention du

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Vente immobilière en France : règles UE/EEE vs hors UE

Avant une vente en France, les règles ne sont pas les mêmes pour un résident de l’UE/EEE et pour un résident hors UE. Selon le profil, la représentation fiscale peut être dispensée ou requise, et la charge de preuve varie. Si vous voulez un circuit cadré, la prise en charge de votre représentation fiscale explique le déroulé et les pièces attendues. Pourquoi la distinction existe Au sein de l’UE/EEE, les échanges administratifs sont plus fluides et la reconnaissance des documents est plus simple. Hors UE, le suivi et le recouvrement sont moins aisés, d’où une exigence de représentation pour garantir le dépôt et le paiement. Dans les deux cas, le calcul de plus-value reste au cœur du dossier et conditionne la fluidité de la transaction. Vendeurs établis dans l’UE/EEE Pour un résident UE/EEE, il n’y a pas de représentation fiscale obligatoire. Il convient toutefois de calculer la plus-value taxable et

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Plus-value et représentation fiscale : le mode d’emploi

Vendre un bien en France depuis l’étranger suppose de maîtriser le calcul de la plus-value et la qualité des justificatifs. Lorsque la représentation est requise, notre équipe dédiée à la représentation fiscale en France cadre les pièces et atteste le dossier pour éviter tout blocage à la signature de l’acte de vente. Comprendre la base de calcul La plus-value imposable correspond à la différence entre le prix de cession et le prix de revient. Le prix de revient regroupe le prix d’acquisition initial, les frais d’acquisition (droits d’enregistrement, émoluments de notaire, frais d’acte) et, sous conditions strictes, les travaux recevables. L’objectif : présenter un calcul lisible, traçable et accepté sans relance. Abattements et durée de détention Les abattements dépendent de la durée de détention et s’appliquent distinctement à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux. Deux points sont sensibles : la date d’acquisition retenue (donation, succession ou apport peuvent

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Erreurs fréquentes lors d’une vente en France

Vendre un bien en France depuis l’étranger se joue autant sur les chiffres que sur les preuves. Les retards viennent rarement d’un point théorique, mais d’un dossier incomplet ou mal étayé. Pour cadrer les pièces et valider un calcul accepté du premier coup, un représentant fiscal agréé sécurise la démarche et évite les blocages de dernière minute. Erreur 1. Confondre entretien et travaux capitalisables Beaucoup comptabilisent de l’entretien courant (peinture, menues réparations, remplacement à l’identique) comme des travaux recevables. Seuls les travaux qui augmentent significativement la valeur du bien ou le transforment (rénovation complète, agrandissement, amélioration structurelle) et qui sont facturés par une entreprise peuvent majorer le prix de revient. Sans facture conforme et paiement traçable, la dépense est systématiquement écartée par l’administration. Erreur 2. Mal dater la durée de détention Un mois mal compté peut changer l’abattement applicable et modifier le montant d’impôt. La reconstitution précise des dates et

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